Réintégration des malades de longue durée: la FGTB mène l'enquête

La mesure de la Ministre De Block visant à « stimuler » la réintégration des travailleurs malades de longue durée est en vigueur depuis le 1er décembre 2016. Quelles sont ses conséquences et comment se traduit-elle sur le terrain? Une enquête menée par la FGTB Charleroi & Sud-Hainaut fournit un premier éclairage. On en parle avec Maxime Coopmans du C-Dast, une ASBL active dans le domaine de la santé au travail et membre de l’Atelier Santé.

« Dès le début, les partenaires de l’Atelier Santé s’inquiétaient des conséquences potentielles de la mesureDe Block – Peeters’. On disposait jusqu’à présent de peu de chiffres pour en évaluer les effets. Nous avons donc décidé de mener une enquête nous-mêmes via les délégations syndicales FGTB dans la Région de Charleroi ». Le questionnaire parcourait les aspects clés de la réintégration des malades de longue durée. Il a été rempli par les délégués de 34 entreprises, représentant plus de 44000 travailleurs dans les secteurs des call-center, du nettoyage, de la sidérurgie (Industeel, Aperam), des transports, de la verrerie (AGC), du travail adapté ou encore des services publics (CPAS, BPost).

 

Des résultats interpellants

Reprendre le travail quand on a eu – ou qu’on en a encore – de gros problèmes de santé requiert souvent une adaptation des tâches, de l’horaire ou de l’environnement de travail. Pour faciliter ce retour au travail, la mesure De Block demande aux entreprises de mettre en place un plan de réintégration. « Cela signifie que l’employeur doit se mettre d’accord avec les représentants des travailleurs pour définir une procédure, explique Maxime Coopmans. Cette politique peut être par exemple une liste de postes de travail adaptés qu’ils définissent ensemble, afin de donner une série de possibilités aux travailleurs concernés ». Or, l’enquête montre que dans près d’un cas sur deux, il n’existe pas de procédure et les possibilités d’adaptation dépendent donc de la bonne volonté de l’employeur. Et lorsqu’une telle procédure existe, les travailleurs en sont peu satisfaits (une note de 1,2/4).

Par ailleurs, on observe aussi une réticence des employeurs à communiquer certaines informations clés en matière de réintégration. C’est le cas par exemple avec le taux d’absentéisme, qui est calculé en fonction de critères différents d’une entreprise à l’autre (ex : prise en compte – ou pas – des congés de maternité, des accidents du travail…). Autre exemple : seuls 30% des délégués qui ont répondu au questionnaire ont pu avoir accès à la liste des malades de longue durée dans leur entreprise. Pourtant, l’accès à l’information est essentiel pour que les délégués puissent bien faire leur travail : « Ils doivent pouvoir disposer des informations de base qui leur permettront d’assurer leur mission, d’avoir un avis sur la manière dont l’entreprise devrait gérer la politique de réintégration et pour envisager des mesures de prévention ».

Ces premières conclusions ont été présentées le 27 avril lors de la journée de réflexion organisée au Bois du Cazier par la FGTB Charleroi & Sud-Hainaut et ses partenaires de l’Atelier Santé, dans le cadre de la journée mondiale de la santé et de la sécurité au travail. 

Voir le reportage de la RTBF

 

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